En République Démocratique du Congo aujourd’hui, c’est notre constat, tout le monde accuse tout le monde de tribalisme, à tel point personne n’ose assumer sa part de responsabilité dans ce cataclysme social.
Même dans les discours politiques, il devient une règle que les adversaires politiques se renvoient des accusations de pratique tribaliste dans la gestion du pays.
D’ou la question de savoir qui est tribaliste et qui ne l’est pas ? Le tribalisme en RDC aujourd’hui est- il l’apanage d’une tribu ou d’un seul individu ?
En notre qualité de critique et d’historien du présent, nous avons pu observer que le tribalisme, ce fléau social, se pratique déjà dans nos rues, avenues et quartiers. Il suffit de bien observer pour voir que dans nos villes actuellement, certaines rues, certains quartiers ne sont habités que par des ressortissants d’une seule tribu ou d’une seule province. Cela parce qu’il existe des bailleurs qui n’acceptent pas de faire louer leurs maisons aux locataires de telle ou telle autre tribu.
Pareil dans plusieurs églises où les fidèles sont presque de la même tribu que les Pasteurs titulaires.
Allez dans les entreprises publiques et aux différents ministères, voire dans toutes les institutions du pays, vous trouverez la même situation.
Ici, un Ministre qui arrive aux commandes d’un portefeuille ministériel ou un mandataire public nommé à la tête d’une société d’Etat, son premier acte de gestion, c’est de recruter des frères et sœurs de race et de tribu, sans respect des critères objectifs requis ni profil au poste.
Une fois que ce mandaire public ou le membre du gouvernement est remplacé, son successeur fait la même chose. Et qu’est-ce que l’on voit, les personnes qui ont été engagées sur base du clientélisme politique ou du tribalisme, sont les premières à crier justement au tribalisme après le départ de leurs frères DG ou Ministres tribalistes.
C’est ainsi que tout dernièrement, Joseph Kabila qui a dirigé la RDC pendant 18 ans, majoritairement avec les Katangais et Swaliphones, même dans l’armée, accuse, toute honte bue, son successeur de diriger le pays rien qu’avec les Kasaiens, en maltraitant les Swaliphones. Et c’est cela qui est très dangereux pour notre pays, de penser que le tribaliste, c’est l’autre.
Si tout le monde adoptait cette attitude simpliste, qui consiste à se dédouaner aussi facilement de ses responsabilités par rapport aux actes posés par le passé, on est parti pour le déclin definitif de notre pays.
Le pratique du tribalisme dans notre société a pour comme conséquence néfaste d’empêcher les meilleurs d’entre nous d’accéder aux postes etatiqurs stratégiques pour faire avancer le pays. Recrutés sur le seul critère d’appartenance tribale, les médiocres qui occupent aujourd’hui les postes de responsabilités ne disposent d’aucun génie managérial pour changer le cours des événements dans notre pays. Conséquence, tout est bloqué faute d’initiatives courageuses et d’un plan de développement durable conçu par ceux qui en ont la responsabilité.
Malheureusement, si on continue à faire la même chose, à pratiquer le tribalisme dans tout ce que l’on fait et ce, dans tous les domaines de la vie, on doit oublier le développement de la République Démocratique du Congo.
FK
